En quête d'action

Vous êtes sûrement au bureau, au bord de la piscine, au bord de la plage ou dans votre chambre, dans tous les cas vous vous faites chier, on est le 1er Août, c’est le moment pour cette très longue histoire !
Suite à ma mini csb concernant une course poursuite improvisée sur l’autoroute jusqu’à dans Paris avec la vraie Police mais qui pour moi était une fausse Police j’ai décidé de vous faire part d’une anecdote de 2019 dont je ne suis pas fier.
Juin 2019, le 21 plus précisément, 1er jour de l’été, jour de fête de la musique et anniversaire de ma SDP.

Ce jour-là, je décide de réserver au resto qu’on aime beaucoup, mes parents sont conviés, je vais les chercher, on passe une super soirée, évidement je suis SAM, je ne bois pas, enfin, c’est ce qui aurait dû se passer si j’étais pas un fdp.
Je me prends un Americano en apéro, 2 ou 3 verres de vin pendant le repas, une coupe de champ’ pour le dessert offert par le patron pour l’anniversaire. Pour rentrer chez nous, c’est 10min de route de campagne sans traverser le moindre village.
Je dépose mes parents chez eux et là, elle veut faire un petit tour à la fête de la musique d’une ville à côté, je bosse le lendemain, pas trop chaud, j’ai un peu bu mais on va y faire un tour, c’est son anniversaire après tout.
Là je croise les copains, y en a un qui me paye un verre, un cocktail à base de Vodka, je ne le termine même pas car je conduis.

On s’en va et là, barrage de gendarmerie, 10/15 flics qui bloquent la route, tu t’arrêtes, tu souffles, t’es négatif, tu t’en vas, sans te demander tes papiers, t’es positif, tu vas sur le côté et là t’attends la sentence. En gros de l’abatage, personne ne passe entre les mailles du filet.

A ce moment-là, mon solde de points était plus maigre qu’un bébé éthiopien, je souffle et bien entendu, je suis positif à la Covid 19. Ah nan merde, je confonds les histoires !
Bref, bien entendu, je suis au-delà de la limite, peu importe le taux au final, c’est soit 4 points en moins, soit 6, il m’en reste 4 donc l’un ou l’autre, tu donnes ton permis tu rentres à pieds !
Le flic me dit « oulaaaa, à mon avis vous n’allez pas repartir vous, mettez-vous sur le côté SVP » et là, la dégringolade, mon permis c’est mon taf, je commence à déchanter, je mets mon cligno pour aller me garer, résigné, ce que j’appréhendais le plus était entrain de se produire pour quelques verres de trop, ayant toujours fait attention, un écart et s’en était fini. J’allais le payer cher.

Et allez savoir pourquoi, une fois garé, j’ai une petite voix qui me dit « mets gaz », ni une ni deux, je l’écoute, j’écrase la pédale direction la maison, j’avais ma voiture de fonction, un Qashqai, un truc de 115 chevaux qui fait peur à personne. A peine 5 secondes + tard j’ai les gyros dans le rétro et je me dis que c’est fini pour moi encore une fois mais foutu pour foutu, je tente. Pu un bruit dans la voiture.
J’arrive à les semer par miracle au bout de quelques ronds-points, je gare la caisse dans une impasse à côté de chez nous et là on se met à courir pour rentrer à la maison. Ma SDP se met à fondre en larme bien qu’elle a gardé son sang froid tout du long, moi je souffle, je me dis que le plus dur est passé.

Difficile de m’endormir, j’ai eu un reflex digne des plus grands délinquants, je me suis réveillé en sursaut à 6h du mat comme si les flics allaient toquer pour m’emmener à Fresnes en calbar les mains derrière le dos mais fausse alerte, je me rendors, je pars au taf la mine déconfite, chaque appel du boss je me dis que c’est pour moi, que les flics ont appelé la société mais RAS.

On décide de ne pas en parler, de garder ça pour nous, les jours passent, les semaines passent, les mois passent, on part en vacances, retour mi-septembre, j’ai le patron qui m’appelle, les flics l’ont eu en ligne, vu la zone géographique, il fait le lien avec moi, je lui confirme que c’était bien moi, il se marre mais malgré tout, doit me balancer, pas le choix, les flics lui ont dit qu’ils se souvenaient de moi et que s’il fallait débarquer pour me trouver, ils le feraient. J’appelle mon avocat savoir s’ils bluffent ou pas et qui me dit : Jouez pas avec ça, faute avouée, à moitié pardonnée.

La gendarmerie m’appelle pour un RDV, j’y vais, empreintes, photos, tout y est, le chef du peloton d’autoroute, c’est lui qui m’auditionne et manque de bol, c’est lui qui m’a arrêté en Juin. Je lui raconte le pourquoi du comment, que ça ne m’avait jamais traversé l’esprit de faire ça, que même sur W9 quand je vois ces mecs fuir les FDO je me dis qu’ils sont cinglés, que c’est surement la panique blablabla, j’en rajoute des tonnes, je joue au mec modèle qui a déraillé. Le ton est plutôt agréable proportionnellement à la connerie que j’ai faite, par exemple, il me dit : « Vous avez voulu faire de la pub pour Nissan ? » (J’étais vendeur chez eux à l’époque) et je lui ai répondu « Visiblement c’est mieux que Renault ! » (Ils m’ont poursuivi avec une Megane) il a soufflé du nez.

Sur la déposition il met son ressenti sur l’affaire, que je n’ai pas le profil du délinquant, mon boss lui avait également dit que j’étais un enfant de bonne famille, un bon élément, il m’a passé la pommade comme il faut. En gros, merci d’être clair de peau et d’avoir un prénom et nom Français, ça t’épargne déjà pas mal de préjugés !

Malgré tout ça, refus d’obtempérer + conduite dangereuse + ivresse sur la voie publique et en + ils ont rajouté que j’avais failli percuter un agent, ce qui est totalement faux, j’encourrais au max 75 000€, du sursis, une annulation du permis et d’autres bricoles..
Arrivée le jour du tribunal, j’ai RDV à une CRPC (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité) qui permet de désengorger les tribunaux, t’es avec le procureur dans son bureau accompagné de ton avocat et tu peux négocier ta peine sauf que là, ma peine était déjà inscrite, aucune possibilité de négocier, pas de cas par cas, t’as fait ça, tu prends ça, point barre, le but c’est que ça aille vite, la plupart ont des commis d’office, ils acceptent ce que le procureur ordonne et au suivant !

L’avocat refuse la peine prononcée et décide de plaider à la barre, arrivé à ce moment, la procureure énonce la peine qu’elle souhaite que la juge applique suite à mon discours et là, la Juge lève les yeux au ciel du genre « elle est malade, c’est pas les Jawad devant nous ! C’est un petit mec qui a paniqué », à ce moment c’est au tour de mon avocat de plaider, il leur rentre dans le lard en précisant qu’il est outré que la justice de ce tribunal soit basée sur une sorte de grille tarifaire et qu’on ne juge pas l’humain mais l’acte et là je me dis « mais nan mec ! La juge a l’air de bonne humeur, ne va pas tout gâcher ! »

Et c’est là qu’on se dit qu’un avocat c’est utile, même si j’en étais déjà persuadé, il dit au tribunal, « il est mentionné que mon client avait les yeux vitreux et sentait l’alcool, or, il n’a jamais dit qu’il n’avait pas bu, il a bu un verre de vin et une coupe de champagne comme précisé sur le PV, moi, à 1h30 du matin après 6 jours consécutifs de travail, j’aurais également senti l’alcool et eu les yeux vitreux ! » (A savoir qu’ils n’avaient retenu contre moi UNIQUEMENT l’était d’ivresse sur voie publique, le refus d’obtempérer, la conduite dangereuse, c’est passé à la trappe comme par magie et par énorme chance)

Suite à la plaidoirie de l’avocat, la Juge répond « je reste persuadée qu’il était alcoolisé et au-dessus des limites » et là, je commence à me dire que ça va mal finir et elle enchaine sur « c’est pour cela que je demande un stage de sensibilisation à la sécurité routière sans récupération de points et 500€ (que j’avais déjà en sursis et qui sont donc tombés), vous pouvez disposer. »

On sort du tribunal avec l’avocat direction le bureau des Juges d’application des peines et je demande à mon avocat « c’est tout ?? » il me dit « pardonnez-moi l’expression mais vous avez vraiment le cul bordé de nouilles » (il m’avait déjà défendu avant sans rien avoir encore une fois)

Conclusion : J’ai eu malgré tout 6 points en moins, j’étais à 4, je suis passé à 10 suite à un stage juste avant le tribunal et redescendu à 4 du coup, enfin c’est ce qui aurait dû se passer car ils ne m’ont jamais retiré mes 6 points ! J’en ai donc 12 maintenant. Ça m’a couté 1000€ d’avocat, 130€ de frais de tribunaux, 400€ pour les deux stages et 500€ en +.

J’en tire aucune fierté, ce n’est même pas une erreur de jeunesse, j’avais 28 ans, c’est un écart qui aurait pu coûter très cher et mal finir. Mon avocat me dit qu’au fond j’ai pris la meilleure décision, le gendarme m’a dit que si je lui avais expliqué la situation quand ils m’ont arrêté, qu’il aurait été indulgeant, maintenant tout est terminé, deux ans plus tard j’ai jamais repris le volant même après une pinte.

tl ; dr : Course poursuite condés ça fait « vroom vroom »